MALPASSET : LE BARRAGE

Naissance, Vie, Mort d'un barrage

 

                                                                                    Nous remercions VAR MATIN qui dans son édition du 2/12/99,

consacrée au 40éme anniversaire de la catastrophe de Malpasset, à eu la gentillesse de réaliser un article sur notre site.

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Consulter la coupe du barrage de Malpasset

Quelques jours après ce 2 Décembre 1959, les Conseillers Généraux du Var, les élus de cette région meurtrie s'écriaient :

Non, nous ne sommes ni des accusateurs, ni des juges. Nous n'avons pas non plus à être des avocats. Nous n'accusons personne. Mais nous sommes des hommes bouleversés par l'ampleur de la catastrophe de Malpasset imprévisible qui a semé la mort, alors que nous avions voulu, nous, faire une œuvre de vie.

Dix neuf ans se sont écoulés...

Fréjussien, témoin traumatisé, comme tous mes concitoyens, je pense que le moment est venu d'essayer de définir les causes da la rupture. .

Les grands événements historiques ne peuvent se juger qu'avec le recul indispensable.

Après avoir longuement étudié : archives officielles, études scientifiques, rapports, traitant de la question, j'ai pensé être en mesure d'écrire cette plaquette sur les causes probables de l'éclatement de la digue de Malpasset. Je souhaite avoir traduit exactement la pensé de ceux qui se sont penchés sur ce problème capital.

Je dédie mon modeste travai1 au souvenir de mes nombreux amis victimes innocentes de la tragédie du siècle.

BILAN D'UNE CATASTROPHE

423 morts répartis en :

27 non identifiés

135 enfants de moins de quinze ans

15 enfants de 15 à 21 ans

134 adultes hommes

112 adultes femmes

79 orphelins.

951 immeubles touchés dont 155 entièrement détruits.

1350 hectares de terres agricoles sinistrées dont 1030 hectares totalement.

POURQUOI ET COMMENT

AVAIT-ON DÉCIDE LA CONSTRUCTION DU BARRAGE DE MALPASSET

A la fin de la guerre 1939-45, le Var meurtri par la guerre et par les occupations Allemandes et Italiennes, devait à la fois reconstruire et s'équiper pour son avenir.

Au premier rang des soucis du Conseil général du département du Var, parmi tous les problèmes qui se présentent, il en est un qui va bénéficier de toutes les priorités : L'EQUIPEMENT HYDRAULIQUE.

Il domine toute la vie Varoise du fait de ses conséquences humaines et économiques.

Discuté depuis plus d'un siècle, il présente un intérêt vital dans un département souffrant dans son ensemble, et notamment en été, du manque d'eau.

Cette pénurie va d'ailleurs en s'accentuant chaque année; en fonction de la poussée démographique et des besoins considérables consécutifs à l'afflux saisonnier des touristes. Il faut aller vite. Tout retard risque d'hypothéquer lourdement voire définitivement notre région. 

Les élus départementaux du Var savent que l'équipement suffisant du Var va déterminer son avenir sur tous les plans : humain, industriel, agricole, touristique. 

On n'aurait pas pardonné aux responsables départementaux du Var de ne pas répondre à ces impératifs, alors que les municipalités, dont les possibilités locales étaient réduites, cherchaient par tous leurs faibles moyens à mettre en œuvre, immédiatement une politique courageuse de l'eau.

Dès 1946, le Conseil Général du Var, demandait à l'administration de coordonner toutes les études qui avaient été faites et de lui soumettre un projet d'ensemble susceptible de résoudre définitivement ce problème vital. Les besoins les plus importants, se situaient dans le sud du département notamment sur le littoral entre le Trayas et Ramatuelle. Région en plein développement touristique et, en même temps la plus apte à utiliser l'eau pour l'irrigation, en raison de la fertilité naturelle de son sol, de son climat tempéré et de sa situation géographique.

Tous ces éléments font, on le sait, de cette zone un centre de production de cultures riches : les fruits et les primeurs de ces vallées et en particulier de Fréjus, sont déjà de renommée mondiale.

Plusieurs projets d'équipement hydraulique furent élaborés par les techniciens des administrations compétentes. Ils étaient de conception différente et se trouvaient situés à des emplacements et sur des cours d'eau différents de cette région du Littoral. 

Le Conseil général du Var en fut saisi et leur examen donna lieu à l'époque à de longues discussions et à de fréquentes controverses.

Finalement, il apparut qu'un arbitrage était indispensable. L'administration et les Techniciens consultèrent alors les plus hautes instances Ministérielles. Elles étudièrent ces divers projets et ne tardèrent pas à faire connaître leur décision.

Le projet de barrage sur la Siagnole, affluent de la Siagne élaboré par les Ponts et Chaussées pour l'alimentation des communes de Saint-Raphaël et Fréjus et pour l'irrigation de la plaine, fut rejeté par le Ministère de l'Agriculture. II préféra le projet de barrage établi sur le Reyran, auquel il donna son accord par décision du 3 Août 1950.

Le Conseil général, informé de cette décision ministérielle, soucieux de réaliser le projet d'équipement hydraulique de l'Est du département, pour lequel le concours financier du Ministère de l'Agriculture était indispensable, approuva le principe de la création du BARRAGE DU REYRAN (Malpasset).

D'autant, que le Ministère de l'Agriculture promettait sur ces travaux une subvention globale de 60% sur l'ensemble du projet (barrage et travaux d'irrigation agricole). Le Ministère de l'Intérieur, (ministère de tutelle des collectivités locales) laissait de son côté entrevoir la possibilité de subventions pour l'aménagement en eau potable des villes du Littoral. 

Il faut ajouter que le projet des Ponts et Chaussées n'était accompagné d'aucune promesse de subvention immédiate. Cela revêtait une importance, compte tenu de l'urgence des travaux.

Ceci admis, Administration, techniciens, Assemblée Départementale voulurent normalement s'entourer du maximum de garanties.

 

LE REYRAN

 

Joseph AUBENAS, l'un des historiens les plus écouté de Fréjus le définit ainsi (1 ) :

 Le Reyran (2) prend sa source au Nord de Bagnols, à six lieux de Fréjus. C'est une rivière torrentueuse, à sec pendant les trois quarts de l'année (3), mais qui à l'époque des pluies roule avec une impétuosité extrême un grand volume d'eau, entraînant en même temps, une quantité considérable de sable et de cailloux, ramassés dans la gorge de l'Estérel dont il sort. 

Le débit du Reyran se révèle fortement capricieux. Depuis des siècles, chaque année, ouvrant de nombreuses brèches dans ses rives, il crée dans la plaine de Fréjus de graves inondations. Elles portent préjudice à notre agriculture et mettent en danger !a sécurité des habitants de la plaine.

Dompter le Reyran est donc important. La réserve d'eau ainsi créée, outre qu'elle apportera l'eau indispensable aux populations toujours croissantes et à nos terres assoiffées, elle préservera pense-t-on nos forêts de l'Estérel contre l'incendie et de ce fait aidera à la régénération du massif forestier de ce massif . Le Reyran enfin dompté aura son cours définitivement régularisé et la plaine se trouvera à l'abri des crues soudaines dues aux orages intempestifs.

Depuis la catastrophe, le Reyran a été définitivement canalisé dans une immense voie de béton. Le volume du cours nouveau a été, dit-on, calculé sur la crue maximale du siècle.

(1) - Reyran en provençal signifie : Riaio : grand ruisseau, torrent. Ran : loc. adverbiale signi-

fiant : à foison.

(2) - Histcire de Fréjus - J.A. Aubenas - 1881.

 (3) - Débit mensuel moyen du Reyran établi en millions de mètres cubes d'eau.

Janvier: 4 - Février : 0,5 - Mars : l - Avril:1,2 - Mai : 6,5 - Juin : 0,75 - Juillet et Août: Néant - Septembre : 0,2 - Octobre : l - Novembre : 0,5 - Décembre : 9 - (Mesures établies en prévisions des travaux de la retenue et citées par Gaignebet - le lac de Malpasset

 

LE BARRAGE DE MALPASSET

 

A - Étude Construction

Le Barrage sera l'œuvre du Conseil Général du Var. Il est important au départ de fixer le rôle de cette assemblée élue.

L'Assemblée départementale selon les textes n'est qu'une assemblée délibérante. Elle avait pour mission, après avoir donné son accord sur le principe, d'assurer le financement sur rapport des techniciens et du Préfet.

Les archives attestent que tous les crédits qui lui ont été demandés ont été votés. Qu'il s'agisse de crédits d'étude ou de crédits d'exécution !

Toutes les administrations vont collaborer étroitement pour créer une œuvre de vie. Le barrage de Malpasset est devenu en quelques secondes, une œuvre de mort, de désolation, de ruines. Qui pourrait un seul instant penser que cela a été voulu ?

Sur la proposition du Conseiller Général du Canton de Fréjus, Mr FOUCARD (session extraordinaire du 13 mars 1946), le professeur CORROY de la Faculté des Sciences de Marseille consulté donne un avis géologique préliminaire favorable à un projet de création d'un bassin de retenue avec barrage de la vallée du Reyran à hauteur du pont de la Buême au sein des gneiss du Tanneron, lieu dit : Malpasset. Les crédits nécessaires aux premières études sont alors votés le 31 juillet 1946.

Un premier rapport est déposé le 15 novembre 1943 par le Professeur G. CORROY. II a étudié les roches au laboratoire

II précise que le Reyran traverse un synclinal houiller pincé dans les horizons métamorphiques du massif de basse de l'Estérel.

Ce fond de bateau est très propice à une retenue, malgré les accidents de détail qui l'affectent. Dans un long mémoire imprimé, que le Professeur a intitulé : "L'alimentation en eau de la Région orientale du département du Var et le Barrage de Malpasset près de Fréjus (sans nom d'éditeur), je lis â la page 113 :

Malgré la multiplicité des accidents de détails décrits, affectant le Stéphanien du Reyran, ainsi que son Substratum de gneiss, le bassin de retenue se présente dans d'excellentes conditions géologiques au point de vue de son étanchéité" (1 ). "L'imperméabilité totale de cette retenue est assurée dans ce fond de "bateau" aux horizons détritiques, mais compacts (grés et poudingues) inclus dans un massif hercynien qui l'enserre de toutes parts. Des pertes ne peuvent pas se produire ni sur les flancs de la retenue, ni vers l'Aval dans la vallée par continuité des couches.

Quant au Permien qui apparaît seulement dans le vallon de Bonaude, i1 est homogène dans tout le cirque amont en bordure du pic de la Gardiette (373,4). Malgré son pendage régulier S.W. vers l'aval aucune fuite d'eau n'est possible au travers des horizons superficiels suivants : grès plus ou moins fins et pélites, brèches cimentées, conglomérats compacts. Le colmatage est assuré en profondeur par des éléments argileux de la série Permienne.

Quant à l'emplacement du barrage et à son implantation le géologue conclut (page 115) :

"Toutes ces observations superficielles montrent que la série des gneiss du Reyran est loin d'être homogène, et que les assises d'un futur barrage en ce lieu devraient être préparées par des travaux de recherches. Notons surtout que l'aval pendage des gneiss et le présence des filons de pegmatite, aux phénocristaux facilement altérables, comme susceptibles de provoquer des pertes plus ou moins importantes sous l'ouvrage et dans les épaulements rocheux du barrage.

Le Conseil Général eut à approuver des contrats passés par l'administration Préfectorale d'abord, ainsi qu'il est dit plus haut avec Monsieur le professeur CORROY pour l'étude du terrain. Pour l'étude de l'avant projet et du barrage, il s adressa aux éminents spécialistes du cabinet M. COYNE, Président de l'Association Internationale des grands Barrages.

L'affaire se déroula selon les règles administratives normales. Une commission administrative de concours fut désignée. Présidée par le Préfet, composée de tous les techniciens, d'une délégation du Conseil Général et des représentants de l'administration financière. Elle se réunit à trois reprises pour choisir l'entreprise qui donnera le maximum de garanties aussi bien sur le plan de la compétence, de l'expérience, que de la technicité.

Le génie Rural est chargé de la surveillance et du contrôle de tous les travaux.

Le 15 novembre et 11 mai 1949, le bureau d'étude A. COYNE et J. BELLIER est amené à remanier les projets initiaux d'implantation et pose an 1950, au Géologue trois questions : Ce passage est important puisque plus tard fort discuté.

Y-a-t-il de votre part, objection quelconque ?

1 ) - A déplacer l'ouvrage vers l'aval ?

2) - A le surélever jusqu'à la côte 130 ?

3) - La surélévation du plan d'eau jusqu'à la cote 130 pose-t-elle un problème d'étanchéité de la cuvette ?

Le Géologue répond (page 116 du rapport) :

1 ) - Non, il est possible de déplacer l'ouvrage de 200 mètres. L'encrage ne présente a priori pas plus de difficultés tant sur la rive gauche que sur la rive droite, beaucoup plus abrupte, mais de pente régulière. II lui manque seulement les épaulements rocheux que l'on trouvait dans le thalweg même sur les rives de l'emplacement primitif. Les alluvions sont un peu plus épaisses, le bedrock gît vraisemblablement vers la cote moins 5 au-dessus du lit.

2) - Il n'est pas possible de surélever le plan d'eau jusqu'à la côte 130. La côte 120 sera la cote maxima.

3) - L'étanchéité de la cuvette n'est pas menacée par la surélévation de l'eau.

ETUDES GEOLOGIQUES AU COURS DE LA REALISATION DE L'OUVRAGE

Les recherches (page 117 du rapport imprimé du Professeur CORROY) effectuées dans le lit de la rivière n'ont donné lieu à aucune surprise quant à la nature du terrain. Le barrage reposera en tous points sur les gneiss - embrichites à deux micas déjà décrits. De plus, le déroctage a mis en évidence un nombre extrêmement élevé de cassures, d'amplitudes diverses, bien que jamais très importantes. Ces petits accidents se présentent souvent comme des zones d'altération, dans lesquelles prennent naissance des produits argileux, d'épaisseur variable de quelques millimètres à quelques centimètres. Lorsque les cassures sont trop voisines, les blocs qu'elles délimitent tendent à glisser ou à se délier sous l'effet d'une pression. Ces zones devront faire l'objet de soins spéciaux.

Rive droite

Rive gauche (1 ) - Légèrement en Amont du passage d'une ancienne canalisation romaine, au sein d'une zone altérée par ces anciens travaux, on remarque un décrochement qui atteint en ce point, la base de la fouille. Cet accident secondaire montre des embrechites massives en contact avec des embréchites schisteuses, froissées et plus ou moins tourmentées, dans la coupe de la falaise... c'est ainsi que !es formes de la rive gauche ont conduit à prévoir une coulée d'environ 10 mètres de haut, ce qui permit de tracer une voûte de rayon court : 100 mètres et de réduire sensiblement le cube de la voûte proprement dite. De plus, pour éviter de prolonger la culée jusqu'à sa rencontre avec le rocher sain à la côte des plus hautes eaux (102) ; on a prévu un mur en aile, sensiblement perpendiculaire aux lignes de niveau. On évite ainsi à la culée d'être soumise à une sous-pression qui exigerait de la dimensionner en barrage poids.

QUE FAUT-IL PENSER DE CETTE ETUDE ?

Monsieur le Professeur ROUBAULT dans son livre paru après la catastrophe de Malpasset "la rupture des grands barrages" fait état de :

Une étude géologique préliminaire du site avait été faite et même bien faite. Mais à partir de là, la construction de l'ouvrage se déroula, hélas, sous le signe de l'économie fatale : les travaux de recherche sur la solidité par sondages et galeries ne furent jamais exécutés. A cela s'ajoutèrent des directives verbales données sur le chantier en cours, au simple vue des roches sans études systématiques de leurs qualités et une absence pratiquement totale de surveillance géologique pendant le cours de la construction. L'importance pourtant capitale de la qualité des appuis avait été méconnue.

Ces graves accusations lues, j'ai recherché dans les archives du Conseil Général du Var à quoi pouvait répondre la définition du mot grave formulé par le Professeur ROUBAULT "d'économie". Ces "économies" semblent entacher aux dires du Professeur la solidarité de l'ouvrage. I1 est important de les fixer. Je lis, en effet : Séance du Conseil Général du Var du 19 mai 1959. Sur une demande du Conseiller Général du canton de Lorgues Monsieur E. Soldani. Le Président de l'Assemblée départementale, le Docteur CAUVIN répond : "Nous avons eu hier l'assurance, confirmés par Monsieur QUESNEL, inspecteur Général du Ministère de l'Agriculture, que le cuvette du bassin du Reyran est sûre d'après les géologues. (Souligné dans le texte).

On avait même prévu la possibilité d'une avance de 27 millions au département pour commencer les travaux de sondage et d'investissement dans le barrage et Monsieur l'Inspecteur Général QUESNEL a estimé que 8 millions suffiraient parce qu'il est inutile de faire les sondages comme on les fait habituellement pour ces sortes de barrages. En effet, on est certain d'avoir un ancrage très sûr" (Souligné dans le texte).

D'autre part, la Notice imprimée des géologues ne porte aucune mention d'économies qui leur auraient été imposées voire suggérées, soit pendant les études préliminaires, soit pendant le déroulement des travaux.

Le conseil général a, maintes fois précisé, preuves à l'appui :

Tous les crédits qui lui ont été demandés, ont été votés, qu'il s'agisse d'études ou de crédits d'exécution.

Alors ?

 LE BARRAGE DE MALPASSET (caractéristiques)

Le type de barrage choisi est le barrage voûte.

Il est la synthèse d'une formule audacieuse emplissant de fierté les mathématiciens : "Au lieu d'opposer à la masse des eaux les poids d'une digue inerte, on lui oppose la forme dynamique d'un arc de béton qui renvoie la forte pression de l'eau emprisonnée à chacune des rives".

Cette forme de retenue d'eau n'est pas un système moderne.

L'ancêtre date du 13e siècle. H. Goblot, Ingénieur Français l'a découvert en Iran en 1956 à 25 km, au sud de la ville de Quom. La voûte en maçonnerie mesure 26 mètres de haut au-dessus du plan d'eau aval. La longueur de voûte en crête est de 55 mètres. La partie arquée de 38 mètres de longueur est encadrée entre la culée poids de 12 m sur la rive droite et une de 5 m sur la gauche.

Jusqu'à ce jour, les plus anciens connus, se situent en Espagne : Almansa et Elche, ils datent du l6ème siècle. En Italie celui de Pontalo est né en 1612.

Principe du barrage en voute

Le tracé en arc de la voûte fait que la pression de l'eau resserre le mur et que la voûte transmet aux berges les efforts colossaux qu'elle reçoit. L'avantage immédiat, c'est que les ingénieurs mettent à profit cette pression plus faible de la masse de l'eau pour diminuer, dans des proportions devant être parfaitement étudiées, l'épaisseur du barrage, sans porter atteinte à sa solidité. Il va de soi que ce type d'ouvrage, d'une grande solidité exige, et cela est capital, que les berges, recevant le gros de la pression soient d'une robustesse à toute épreuve.

Pourquoi a-t-on choisi ce type de barrage ?

Aucun document d'archives ne me permet de le dire. Certains articles de presse ont écrit après la catastrophe, que cette forme d'ouvrage avait été imposée par les maîtres d'œuvre, par souci d'économie. Je n'ai rien trouvé dans ce sens. J'en laisse la responsabilité aux auteurs des articles.

Le professeur ROUBAULT dans son livre déjà cité écrit. .

Sa forme, parfaitement adaptée, au profil extrêmement aigu de la vallée du Reyran où il devait être implanté. Sur la rive droite, il était fortement épaulé au rocher dans un redent de la topographie; sur la rive gauche, en revanche, l'absence d'épaulement susceptible de lui servir de butée avait imposé la construction d'une culée artificielle, en béton armé d'un poids jugé suffisant.

Monsieur Mary (revoir page précédente) complète la description :

Un mur en aile soustrait la culée à 1a poussée directe de l'eau. Son parement amont est à double courbure.

CARACTERISTIQUES

- Cote du sol : 43,50

- Cote du couronnement :102

- Développement de crête : 225 m

- Capacité totale de la retenue : 49.300.000 m3 se répartissant en :

- eau utilisée : 24.560.000 m3 environ, y compris le volume correspondant à l'évaporation qui sera emmagasiné entre les cotes 85 et 98,50.

- volume d'eau morte : 22.000.000 m3 environ tranche d'écrêtement des crues : 4.000.000 m3

- Longueur de la culée : 6,50 m

Hauteur maximale au-dessus du blocage de fondation â pleine fouille d'environ 11 mètres avec un encastrement d'environ 6 m.

I I y a lieu d'ajouter :

a) Le réservoir placé sur le centre du mur de crête à la cote 100,4 et longueur de 29,70 m,

b) Un tapis de béton, dit tapis de pied bétonné dont le but est d'éviter par le déversoir par le poids de la chute des eaux passant par le déversoir et risquant d'amoindrir la résistance du pied du barrage.

Epaisseur du mur

- Base : 6,78 m

- Crête : 1,50 m

Cette faible épaisseur en a fait le barrage le plus mince d'Europe.

Prise d'eau : à la cote 79,50, conduisant à une canalisation de 1.25 de diamètre fermée en amont par une vanne à glissière et en aval par une vanne papillon.

 

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Cette page est réalisée avec les documents fournit par la mairie de Fréjus

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